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Célébrations des 30 ans du programme de réintroduction et de Conservation du Gypaète dans le Mercantour

Événements

Communiqué de presse

S.A.S. le Prince Albert II de Monaco s’est rendu à Saint-Dalmas-le-Selvage ce dimanche 2 juillet 2023, afin de célébrer aux côtés de M. Charles Ange Ginésy, Président du Département des Alpes-Maritimes, Président du Parc national du Mercantour, les 30 ans d’actions de réintroduction et de conservation du Gypaète barbu au sein du massif franco-italien Marittime Mercantour. Un programme soutenu depuis 2007 par la Fondation Prince Albert II de Monaco.

L’événement s’est déroulé en présence de Jean-Pierre Issautier, Maire de Saint-Dalmas-le-Selvage, d’Aline Comeau, Directrice du Parc national du Mercantour (PNM), et d’Olivier Wenden CEO de la Fondation Prince Albert II de Monaco et de Philippe Mondielli, Directeur scientifique de la Fondation.

A son arrivée, le Prince Souverain a pu observer à la longue vue un nid de gypaète avant de se rendre au Camp des Fourches pour une visite des peintures murales puis participer à un pique-nique champêtre.

En trois décennies d’un minutieux travail, mobilisant de nombreux partenaires institutionnels, professionnels, associatifs et privés, ce sont 25 gypaétons qui sont nés sur le territoire du Mercantour, confirmant le succès de la gestion et de la préservation de ce vautour emblématique des Alpes. Afin de marquer cet anniversaire, l’un des gypaétons a été baptisé, à cette occasion, du nom de Trenta.



Retour sur un succès de conservation



Le gypaète barbu a été exterminé et a disparu des Alpes du sud au début du XXe siècle. Il ne restait plus que quelques couples en Europe (Pyrénées).

Depuis, on a pris conscience de son rôle écologique important dans l’écosystème, véritable dépeceur naturel et il fait l’objet d’une protection à l’échelle européenne.

En 1993, une première réintroduction de 3 gypaètes barbus sur la commune de Roubion a été engagée. Lors de la deuxième réintroduction en 1995, un quatrième oiseau a été lâché et baptisé « Geo ».

Pendant plus de 20 ans, les lâchers se sont poursuivis sur les sites du Parc Alpi Marittime et du Mercantour, en alternance chaque année.

Au total, 45 jeunes gypaètes ont été relâchés dans les Alpes du sud.
Les 1ères reproductions en milieu naturel ont donné naissance à 25 jeunes qui ont pris leur envol. On estime à ce jour qu’environ 40 couples de gypaètes sont présents dans les Alpes du sud dont 5 régulièrement observés dans le PNM.

Peu à peu, la reproduction naturelle s’est substituée aux lâchers qui sont interrompus désormais dans le Mercantour. Les actions sont réorientées vers :
- la protection des sites de reproduction ;

- le suivi de la reproduction, la connaissance génétique, l’approfondissement des causes de mortalité, l’incidence des polluants et le baguage ;

- le partage des enjeux de conservation avec les habitants et les usagers

Prenant la parole Charles Ange Ginésy s’est dit « très heureux de vous retrouver pour ce rendez-vous symbolique de notre investissement commun en faveur de l’environnement et de la biodiversité.
Je remercie Son Altesse Sérénissime le Prince Albert II de Monaco qui nous fait l’honneur d’être présent. Chacun connaît son puissant engagement pour protéger notre planète. Il y a quelques mois, nous parcourions ensemble l’Arboretum de Roure et il a apporté un soutien précieux à nos actions de réintroduction du gypaète barbu.
Merci également aux partenaires ayant œuvré durant 30 ans en faveur du gypaète barbu, notamment le Réseau « Gypaète Mercantour », qui joue un rôle considérable dans le suivi des oiseaux.
Nous avons eu la chance, avec Monseigneur le Prince Albert II, d’observer ce matin un gypaète barbu adulte !
En tant que Président du Département des Alpes-Maritimes et du Parc national du Mercantour, je suis attaché à protéger et mettre en valeur le formidable trésor naturel que constitue notre territoire. Un trésor que nous devons choyer et faire prospérer, notamment via un écotourisme qui ne le dénature pas : c’est l’un des axes majeurs de la politique GREEN Deal du Département et de celle du CRT Côte d'Azur France.
La réussite de ce programme de repeuplement est avant tout une belle aventure humaine sur plus de trois décennies et ne serait pas intervenue sans l’implication forte et déterminée de tout un réseau de partenaires. En effet, cette action a été permise grâce au soutien indéfectible de la Fondation Prince Albert II de Monaco, de la Fondation pour la conservation du gypaète barbu ou encore l’Europe. Plus et mieux que d’autres, le Prince Albert II a compris l’importance d’un nouveau rapport à la nature et aux espèces animales.
Je tiens, enfin, à souligner le travail de fond des équipes du Parc national qui œuvrent sans relâche pour coordonner et porter toutes ces actions. Merci à tous pour votre compétence et votre enthousiasme. Longue vie au gypaète barbu ! »
Jean-Pierre Issautier a souhaité « remercier Monseigneur le Prince Albert II de son implication dans la cause environnementale et de sa présence ici aujourd’hui.
Je remercie également le Président Charles Ange Ginésy et la Directrice du Parc national du Mercantour d’avoir choisi notre commune pour célébrer les 30 ans de la réintroduction du gypaète dans le parc. 
Que de chemin parcouru depuis les premiers lâchers à Vignols. Le gypaète est aujourd’hui bien implanté dans les Alpes du sud et si nous sommes aujourd’hui sur ce site, c’est parce qu’un couple de ces oiseaux majestueux a élu domicile dans la paroi du rocher du Prêtre, face au hameau de Bousieyas.
Et nous avons pu observer ce matin le troisième oisillon né et élevé dans ce nid. Peut-être ont-ils choisi ce lieu pour sa quiétude et l’abondance de nourriture grâce à la présence de nombreux ongulés sauvages et de troupeaux ovins puisque la commune de Saint-Dalmas est depuis toujours un haut lieu du pastoralisme. 
Philippe Mondielli a souligné « C’est l’un des premiers programmes que la Fondation Prince Albert II a pu soutenir après sa création, à partir de 2007. Elle a ainsi accompagné le Parc national du Mercantour et le Parco Naturale Alpi Maritime dans cette aventure, en contribuant jusqu’à 2015, au lâcher de 14 poussins. 
De petits nouveaux nés dans le milieu sont ainsi venus agrandir la population de gypaètes barbus témoignent de l’installation durable de cette espèce.
Ils sont les symboles de notre capacité à agir ensemble efficacement en faveur de la conservation de la faune sauvage au sein de nos territoires. »
Aline Comeau a, pour sa part, déclaré : « Toute l’équipe du parc se réjouit de fêter ensemble cet anniversaire. Le retour du gypaète dans l’arc alpin peut être déjà qualifié de réussite : c’est aussi le révélateur de milieux naturels en bonne santé, avec le retour en masse de nos populations de grands ongulés sauvages et qui alimentent ces grands rapaces charognards. Un cycle alimentaire complet se rétablit avec le temps.
C’est une réussite par sa durée, par son ampleur européenne, par la mobilisation de très nombreux partenaires impliqués et l’élan citoyen qu’il a déclenché !
Face à l’érosion massive de la biodiversité, notre aventure collective autour du gypaète est une bonne nouvelle et un bel exemple d’une réconciliation entre l’homme et le monde vivant dont il fait partie intégrante. »



Crédit photo: ©Axel Bastello / Palais princier de Monaco